Chez soi comme au bureau : comment réussir une décoration éco-responsable alors que ces dernières années, ces notions d’obsolescence programmée (au profit de la durabilité), d’éthique et d’environnement (versus une exploitation et une production tout sauf raisonnées) n’ont cessé d’être battues dans les médias comme dans la tête de consommateurs ?
Consommateurs eux-mêmes perdus voire perplexes à l’occasion. De quoi parler d’un véritable casse-tête devant le plateau d’une table, certes en bois recyclé mais au piètement en plastique importé et ensuite fixé avec on ne sait avec quelle colle ? Dans cet article, nous vous proposons d’ouvrir ensemble le cahier des charges pour bien choisir votre décoration éco-responsable.
Le triptyque de la décoration éco-responsable :
Commençons par chasser les mauvais espoirs : il est aujourd’hui très compliqué de trouver du mobilier et de l’aménagement 100% éco-responsable.
Dans l’idéal il s’agit donc de tendre vers les choix les plus vertueux possibles, armé de ces meilleures intentions, en associant les trois pièces du triptyque suivant
- Des meubles vintage à son goût : du style danois années ’50 au formica seventies, nul n’est tenu de suivre une tendance particulière. Le principal étant ici que l’on réutilise ce qui nous plaît et a déjà été produit, utilisé et qui tient encore le coup ;
- Des meubles neufs mais respectant certaines conditions : il est notamment utile de s’assurer de leur bonne qualité et robustesse, à même de traverser les années (de quoi en faire le vintage de demain). De même, n’hésitez pas à jeter un oeil aux procédés de fabrication, qui doivent être à la fois respectueux de l’environnement mais aussi des ouvriers et de leur santé (et de la nôtre dans un second temps, on y reviendra) ;
- Quelques touches d’artisanat local : qu’il soit contemporain ou pas, l’artisanat apporte toujours une valeur ajoutée supplémentaire à votre intérieur. Une manière de célébrer la main de l’homme (ou de la femme) et d’ancrer son intérieur dans une mémoire.
Quand le client de 2022, en train de tester l’assise d’un canapé est devenu calé en logistique :
Des Français plus sensibles au développement durable…
La décoration éco-responsable s’inscrit bien dans une véritable prise de conscience contemporaine qui ne cesse de chahuter nos codes de consommation.
On dénonce la fast fashion ? Il en est de même au regard de l’aménagement de nos intérieurs, privés et professionnels. Bienvenue au slow design qui consiste à ne plus se ruer sur la dernière tendance « entrée de gamme » promue à grand renfort de nouvelle collection par la GMS du secteur. L’idée est donc désormais de raisonner ses achats. Et pas seulement au regard de son budget mais aussi, sinon plus, de sa plus grande sensibilité au développement durable. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici. Et le client d’un canapé comme d’une lampe de se demander devant le vendeur : « mais au fait, il.elle est fabriqué.e où ? Et par qui ? En France ? Dans un pays d’Europe proche ou en Asie ? »
Car, oui, en 2022, le consommateur est devenu logisticien. Et il enchaîne, toujours devant le vendeur : « parce que si vous importez l’un comme l’autre de loin, je ne vous dis pas leur empreinte carbone ! C’est beaucoup de dépenses énergétiques tout ça ! Y’a pas moyen de trouver et de nous proposer du au plus près de chez nous » ?
… mais suffisamment pour acheter français ?
Arrive donc la fameuse question de la réindustrialisation sur notre territoire et évidemment, ça n’est pas aussi simple. Le savoir-faire hexagonal peut-il encore se distinguer en la matière, en termes de capacités industrielles comme de compétitivité ? Pour autant, le consommateur n’est pas idiot et semble acquis à l’idée que se montrer vigilant/suspicieux tout à la fois sur :
- L’environnement
- Les conditions de travail respectueuses
- Un prix d’achat trop bas pour être honnête
Et cela a précisément un coût ! Car oui, prendre en compte le critère éthique et solidaire est un véritable signe d’engagement économique autant que politique ! De quoi imaginer un renouveau pour l’industrie française ? Peut-être, du moins pour une tranche plus aisée de la population.
L’Europe en soutien d’une décoration plus éco-responsable :
Un exemple de directive plutôt bien sentie :
Mais restons légers, l’œil sur un nuancier de couleurs, l’autre sur des liasses de papier peint.
Les peintures ? On l’aura constaté, l’Europe est passée par là et désormais depuis le 1er janvier 2010, les fabricants sont soumis à une directive européenne imposant des seuils de COV (Composés Organiques Volatils) à ne pas dépasser sur les produits prêts à l’emploi. Ces seuils sont exprimés en grammes par litre. Les produits ne les respectant pas sont interdits de fabrication et de commercialisation. Et tout doit pouvoir aussi se rincer à l’eau.
Cela a du bon avec le succès rencontré par les peintures à forts taux de pigments naturels. Rappelons qu’un pigment naturel est ou d’origine minérale, ou d’origine organique. Les pigments les plus connus sont les Ocres, les Terres de Sienne et les Terres d’Ombre, mais toutes les couleurs sont proposées sur le marché. Ces pigments minéraux sont extraits du sol, lavés puis rincés. Avant d’être broyés, parfois calcinés.
Peinture à l’argile blanche, à la chaux et au lait, glacis naturel (lui aussi à base de pigment) sont revenus sur le devant de la scène. Autant de savoir-faire d’antan qui séduisent par leur naturalité.
Des engagements en termes de santé des salariés :
Nous évoquions plus haut le point sensible de la santé. De quoi rappeler que de l’industrie à l’artisanat, la mise en œuvre des colles expose les travailleurs à des risques toxiques par inhalation ou pénétration cutanée.
Là aussi, et c’est bienvenu, l’Europe est intervenue en promouvant la protection des ouvriers par une ventilation bien pensée des locaux, l’aspiration à la source aux postes d’encollage, la protection individuelle (via le recours à des gants, lunettes de sécurité, masque à cartouche filtrante…) et la substitution autant que possible des colles solvantées. Ces dernières, souvent à base de résines synthétiques dissoutes dans des solvants organiques, peuvent en effet s’avérer nocives. De quoi au final, dans son environnement, être assuré de respirer un air moins encombré.
En conclusion :
On l’aura compris, tant du côté des fabricants que des clients, une décoration éco-responsable requiert un œil avisé, séduit, mais aussi expert et engagé. De l’amont à l’aval, des process de fabrication d’un fauteuil à son usage au quotidien, de nombreux critères doivent être pris en compte.
De quoi s’appuyer, en particulier au moment de concevoir et/ou réaménager ses bureaux ou son habitation, sur un cabinet spécialisé parfaitement au fait des tendances, nouveautés et normes en la matière.